La violencia domina la escena política a cinco días de las legislativas
Haïti-Législatives : À cinq jours du scrutin, l’insécurité donne des sueurs froides
A moins de 5 jours des élections législatives, prévues pour le dimanche 9 août 2015, des craintes persistent quant à la réalisation du scrutin dans certains endroits du pays, notamment Cité Soleil, Delmas 2, et Carrefour, vu la tournure des campagnes électorales, observe AlterPresse.
Bien que les autorités se disent prêtes pour ces joutes, visant à renouveler 2/3 du senat (20 candidats à élire) et la totalité (119 candidats à élire) de la chambre des députés, dans certains endroits du pays, des candidats ont été agressés et certains ont même échappé de justesse à la mort.
Plus de 5,8 millions d’haïtiennes et d’Haïtiens sont attendus aux urnes le 9 août 2015.
Au cours de cette première semaine d’août 2015, la majorité des matériels sensibles vont être distribués dans les dix départements du pays.
Des dispositions ont été prises au niveau du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) pour garantir l’impartialité de la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans le cadre du déroulement des élections, a fait savoir le premier ministre Evans Paul, lors d’une longue conférence de presse le jeudi 30 juillet 2015.
Le directeur général de la Pnh, Godson Orélus, évoque une meilleure redistribution de l’effectif de la Pnh au cours de la période électorale.
Des patrouilles de la Pnh vont sillonner chaque commune et chaque section communale, tente d’assurer Orélus.
Cependant, la campagne électorale, qui s’achève le vendredi 7 août 2015, reste entachée de confrontations et de tentatives d’assassinats.
Face à des actes de violences, enregistrés à Carrefour et à Cité Soleil (Ouest), Peredo (dans la commune de Marigot, Sud-Est), la Police nationale d’Haïti paraît fébrile pour assurer la sécurité des votantes et votants dans certaines zones déclarées de non-droit.
Un des partisans de Nadine Anilus, une candidate à la députation du parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens pour la circonscription de Carrefour, a eu l’oreille coupée à l’arme blanche, la semaine dernière, dans la localité de Rivière Froide..
Dans la soirée du mercredi 22 juillet 2015, Schiller Anthony, Jackson Pierre et Roudy Jacques, trois membres de la Plateforme Vérité, ont été tués par balles par des individus circulant à bord de motocyclettes, au moment où ils étaient en train d’apposer des affiches et pancartes électorales pour le candidat à la députation Jacques Beauvil.
Germain Fils Alexandre, le candidat à la députation de Petit-Goâve (à 68 km au sud de Port-au-Prince), sous la bannière « Vérité », a dénoncé l’agression, dont lui et son équipe ont été victimes.
Il accuse Jacques Stevenson Thimoléon, candidat à sa propre succession sous la bannière du Parti haïtien Tèt Kale (Phtk) d’en être responsable.
Le Parti Respè a, pour sa part, indiqué que son candidat à la députation, Denis Pierre Lima, de la circonscription de Torbeck/Chantal (Sud), a été agressé, dans l’après-midi du mercredi 29 juillet 2015, par l’ancien député Guy Gérard Georges, candidat sous la bannière de Fanmi Lavalas, et un groupe armé.
La voiture de Denis Pierre Lima aurait été touchée par plusieurs projectiles. Le candidat a été blessé et une jeune femme tabassée lors de cette agression.
Alfredo Junior Antoine, candidat à la députation, sous la bannière du parti « Konvansyon inite demokratik » (Kid), pour la commune de Kenscoff (à l’est de la capitale), a été arrêté le 30 juillet2015, puis libéré le même jour.
Alfredo Antoine aurait été sous le coup d’un mandat d’amener, émis à son encontre, en avril 2015, par le juge d’instruction Etzer Aristilde, pour faux et usage de faux.
Peu après son arrestation, il a été libéré sous promesse de rester à disposition de la justice.
De la troisième semaine du mois de juillet à ce début de la première semaine d’aout 2015, la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Jilap) dit avoir recensé 15 morts par balles à Cité Soleil, où des tirs nourris se font entendre quotidiennement, sans aucune intervention de la police pour contrecarrer les bandits.
Affrontements violents dans la campagne électorale
Dans certaines régions des affrontements ont eu lieu entre des partisans de candidats à la chambre des députés. Les candidats se rejettent la responsabilité des violences survenues lors de tentatives pour contrôler certaines régions.
Dans la circonscription de Mirebalais – Boucan Carré, les partisans de Reynald Pierre (OPL) et d’Abel Descolines (PHTK) se sont affrontés dans la localité de Marché Cana. Les deux candidats ont fait état de partisans blessés par balle. M. Pierre et Descolines sont intervenus dans les medias locaux pour alerter les autorités gouvernementales sur les prédispositions aux violences dans cette circonscription.
A Petit Goave (Ouest) les affrontements entre les partisans des candidats Stevenson Timoléon (PHTK) et Germain Alexandre (Vérité) se sont poursuivis le week end écoulé. Plusieurs personnes ont été blessées et des pare-brises de véhicules ont été cassés par des jets de pierres lors des affrontements de samedi dernier.
Les incidents ont survenus lorsque les cortèges des deux candidats se sont retrouvés face à face dans la 10 eme section rurale des Palmes. Les deux candidats se rejettent la responsabilité des violences.
L’ex député Timoléon indiqué que le cortège du candidat de Vérité a refusé de céder le passage sur la route. Il a également déploré la passivité des forces de police.
De son coté M. Alexandre a fait valoir que l’ex député croit qu’il peut continuer à faire ce qu’il veut dans la région.
Lors des affrontements à Mirebalais et Grand Goave, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues.
Dans plusieurs autres communes les candidats accusent leurs compétiteurs de pratiques illégales et condamnées par le décret électoral.