Organizaciones sociales, estudiantiles y trabajadoras realizan marcha contra la inseguridad alimentaria en Haití
Haïti-Société : Marche contre la faim à Port-au-Prince le 3 juillet
Des organisations sociales, étudiantes et syndicales, annoncent, pour le vendredi 3 juillet 2015, une marche contre l’insécurité alimentaire.
Cette marche vise à protester contre les mauvaises conditions socio-économiques, auxquelles fait face la population haïtienne, indique Guy Laurore Rosenez, membre du Mouvement étudiant pour libérer Haïti (Mela), lors d’une conférence de presse, ce jeudi 2 juillet 2015, à Port-au-Prince, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Dans cette manifestation, Mela entend dénoncer la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain (US $ 1.00 = 53.00 gourdes ; 1 euro = 62.00 gourdes aujourd’hui), le chômage déguisé et la misère à l’origine de la promiscuité, la prostitution et l’insécurité sous toutes ses formes, parmi les maux qui affecte la population en Haïti, début juillet 2015.
L’insécurité alimentaire, qui prévaut actuellement en Haïti, est préoccupante, estimait, mi-juin 2015, la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa), dans une alerte.
Entre 3 à 3,8 millions de personnes sont, aujourd’hui, en insécurité alimentaire en Haïti.
Ce chiffre pourrait encore augmenter avec les rapatriements en masse de migrants haïtiens et de Dominicains dénationalisés, décidés par la République dominicaine.
Les manifestantes et manifestants du 3 juillet 2015 sont attendus devant la Faculté d’ethnologie (Fe) de l’Université de l’Etat (Ueh), avant de rejoindre d’autres sympathisants réunis sur la place Jérémie ( à Carrefour-Feuilles, au sud-est de la capitale).
La marche devrait terminer sa course devant le siège social du Ministère des affaires sociales et du travail (Mast), au centre de Port-au-Prince.
La bourgeoisie n’offre aucune alternative à la population en termes de pouvoir d’achat, alors que les produits de première nécessité sont en hausse, fustige Mela.
« Nous voulons maintenir le flambeau de la mobilisation, en dénonçant cette situation de misère, d’exploitation des masses défavorisées », exprime le Mouvement étudiant pour libérer Haïti, appelant à la responsabilisation des institutions étatiques, de la bourgeoisie et des organisations sociales.
Mela critique le laxisme des dirigeants politiques qui, dans la perspective des prochaines élections, ont préféré garder le silence sur la faim atroce, qui menace la population en Haïti.
La faim, le chômage, le manque de logements en Haïti puisent leur source dans le système capitaliste en crise, estime, pour sa part, Oxygène David du Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf).
Le gouvernement actuel doit changer ses modes d’intervention qui ne vont pas dans l’intérêt des masses, propose le Moleghaf, souhaitant des changements réels dans la vie de la population.
Les phénomènes sociaux, comme la faim et le chômage, sont créés par le mode de fonctionnement de la société haïtienne, évoque l’étudiant en psychologie à la Faculté d’ethnologie, Jean Samieux Saint-Fleur, également membre de l’organisation étudiante « Lutte dynamique des étudiants et étudiantes ».
Saint-Fleur pointe du doigt le gaspillage des fonds du trésor public, par le gouvernement actuel, dans des activités futiles, comme le concert des deux chanteurs américains Lil Wayne et Chris Brown, réalisé, le vendredi 26 juin 2015, au Champ de Mars, principale place publique de la capitale Port-au-Prince.
Vivement critiqué, ce concert, dénoncé comme dispendieux, a été organisé par Olivier Martelly, le fils du président de la république, Joseph Michel Martelly, qui s’est, une nouvelle fois, complu dans des jurons et propos désobligeants durant le spectacle.