Haití: protesta de trabajadores frente al Parlamento en reclamo de aumento salarial
Salaire minimum : Des centaines d’ouvriers manifestent devant le Parlement
Des centaines d’ouvriers du Parc industriel se sont massés devant le palais législatif ce mardi pour protester contre la décision du Conseil supérieur des salaires (CSS) de fixer le salaire minimum à 225 gourdes.
Tôt dans la matinée, ces ouvriers du secteur de la sous-traitance, employés des usines de la Société nationale des Parcs industriels (Sonapi) de Port-au-Prince, s’étaient dirigés vers le palais législatif pour tenter de forcer les parlementaires à remettre en question les conclusions du rapport du CSS.
Sous forte surveillance policière, les manifestants ont lancé plusieurs slogans hostiles à la décision du CSS et exigé le respect de la loi Benoit fixant le salaire minimum à 500 gourdes.
Dans un rapport publié jeudi dernier, le Conseil supérieur de salaires avait fait passer de 200 à 225 gourdes le salaire minimum des ouvriers de la sous-traitance, se basant ainsi sur une méthode de classification des entreprises utilisée par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique.
Une démarche qui, selon Daniel Altiné, l’un des conseillers représentant le gouvernement au sein du CSS, tout en prenant en compte des réalités et dynamiques sectorielles […], évite de porter préjudice aux secteurs économiquement faibles et à d’autres non encore suffisamment forts pour supporter des charges salariales relativement élevées.»
Le sénateur Steven Benoit et plusieurs syndicalistes avaient qualifié la décision du Conseil «de violation de la dernière loi sur le salaire minimum fixant celle-ci à 300 gourdes à partir de 2012».
Cette décision n’a pas «véritablement pris en compte tous les indices macroéconomiques, avant de décider de fixer le salaire minimum à un niveau aussi bas, par rapport au coût de la vie», avait souligné le KOSIT, un regroupement de quatre organisations syndicales qui la considère comme un « grand recul » par rapport à 2009.
«Ce niveau de salaire minimum à 225 gourdes n’est pas en adéquation avec le niveau de vie, le pouvoir d’achat de l’ouvrier et le coût du panier ménager».
Le Parlement avait adopté en 2009 une proposition de loi du sénateur de l’Ouest Stevens Benoit fixant le salaire de base de tous les ouvriers de la sous-traitance à 200 gourdes, à raison de 8 heures de travail par jour.
Cette loi de 2009 sur le salaire minimum journalier oblige les employeurs à payer 300 gourdes aux ouvrières et ouvriers à partir du 1er octobre 2012, un aspect important du dossier qui n’a pas été pris en contre par le Conseil supérieur des salaires.
«C’est une injustice faite aux travailleurs», s’était exclamé le sénateur Benoît tout en déplorant le fait qu’une telle décision ait été prise sans consulter toutes les parties prenantes du dossier.
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