Los nostálgicos de nuestro triste pasado – Le Nouvelliste, Haití

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Los conceptos vertidos en esta sección no reflejan necesariamente la línea editorial de Nodal. Consideramos importante que se conozcan porque contribuyen a tener una visión integral de la región.

Les nostalgiques de notre triste passé

La Constitution de 1987, la plus avancée de nos 23 Constitutions en matière de respect des droits de la personne humaine, a fêté, le 29 mars, son 34e anniversaire. Les autorités politiques actuelles n’ont pas osé célébrer cet anniversaire. Elles sont conscientes qu’elles ne sont pas dignes de sabler le champagne au nom de la loi mère du pays qu’elles violent et foulent aux pieds sciemment. Comme le feu président René Préval, Jovenel Moïse voit en la Constitution une source d’instabilité. Si René Préval a eu le mérite de faire semblant de respecter la Constitution en cherchant à l’amender selon la procédure, le président Jovenel Moïse passe outre des normes édictées dans la charte fondamentale. Il décide lui-même du sort de la Constitution de 1987 : celle-ci doit disparaître et une nouvelle doit voir le jour.

La Constitution haïtienne, violée systématiquement par nos dirigeants d’hier et d’aujourd’hui, a voulu mettre le pays à l’abri d’autres dictatures. 34 ans après, des manifestations s’organisent à travers le pays contre des pratiques dictatoriales dans le mode de gouvernance de Jovenel Moïse. Les conseillers du président Moïse peuvent trouver mille et un arguments pour rejeter l’étiquette de dictateur que ses détracteurs mettent sur son dos, mais ils ne peuvent nier que le pays est au bord de l’implosion. Le non-respect de la Constitution nous conduit à un labyrinthe et la Constitution n’a pas de provisions pour nous permettre d’en sortir.

Le pouvoir législatif est dysfonctionnel parce que les élections législatives n’ont pas été organisées à temps, selon les prescrits constitutionnels. Le pouvoir judiciaire est officiellement en grève depuis plus d’un mois parce que les principes de la séparation des pouvoirs édictés par la Constitution ont été foulés aux pieds. Le dysfonctionnement de la justice ouvre la voie à la violation des droits des citoyens prévus dans la Constitution. Cela conforte l’impunité qui s’érige en système. Le pire, c’est que cette situation ne préoccupe pas ceux qui sont payés pour faire fonctionner les institutions.

La Constitution, accusée de tous les maux par nos autorités d’hier et d’aujourd’hui, qui refusent de la respecter, n’est pas la source de nos malheurs. C’est le refus de la respecter qui nous conduit là où nous sommes aujourd’hui. Jadis on a déjà connu des Constitutions qui accordaient tous les pouvoirs au chef de l’Etat, et cela n’a jamais aidé à l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres.

34 ans après son adoption, la Constitution de 1987 est décriée. Le président Jovenel Moïse s’apprête à la remplacer dans les conditions que l’on sait. C’est la preuve que nos gouvernants n’ont pas encore divorcé d’avec notre triste passé où ceux qui détenaient le pouvoir confondaient leur volonté avec les vœux de la Constitution.

Le Nouvelliste

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