Crisis de Haití: volatilidad, incertidumbre y silencio – Por Gotson Pierre
Los conceptos vertidos en esta sección no reflejan necesariamente la línea editorial de Nodal. Consideramos importante que se conozcan porque contribuyen a tener una visión integral de la región.
Traducción Susana Merino
En el cuarto día de un gran movimiento de manifestaciones y bloqueos en contra del presidente Jovenel Moïse por el acelerado deterioro de las condiciones de vida y la corrupción, la situación en Haití se mantiene volátil.
Mientras el poder parece hallarse completamente ausente en las primeras horas de la mañana del domingo, las actividades se mantenían extremadamente tímidas mientras algunos grupos contestatarios intentaban levantar barricadas en varias arterias de Port au Prince, según AlterPresse.
Ninguna voz autorizada se ha dirigido a la población para comunicarle iniciativas o decisiones que deberían tomarse en el corazón de una crisis que parece agravarse cada vez más.
¿Ola y reflujo?
¿Creerán los dirigentes que podrán remontar la pendiente y conseguir restablecer la calma después de la tempestad? ¿Creerán que esta explosión social se parece a una ola y esperarán pacientemente que se produzca el reflujo?
¿Jugaría el tiempo a su favor, en momentos en que una parte de la oposición, que se consideraba moderada estaría tendiendo a radicalizarse? ¿Seguirán creyendo como en otras oportunidades en la manipulación de la población por medio de actores políticos o económicos con intereses inconfesables.
Durante el fin de semana le fue imposible a AlterPresse y a AlterRadio acceder a responsables del gobierno y algunos de sus voceros no han querido opinar.
¿Un diálogo en el infierno?
El Core Group (integrado por la Representante especial del Secretario General de las Naciones Unidas, los embajadores de Alemania, Brasil, Canadá, España, Estados Unidos, Francia, la Unión Europea y un representante dela Organización de los Estados Americanos convoca al diálogo. “Los cambios deben hacerse en las urnas y no mediante la violencia” destaca el Core Group.
¿Cuál sería la eventual salida de la crisis? ¿Estarían esperando, Moïse y su entorno, que el desgaste arregle naturalmente la situación?
¿Estarían esperando un después-de Jovenel Moïse, con quién los responsables de la oposición no quieren dialogar por considerar que no les inspira confianza?
Se ignoran aún los resultados de las negociaciones anunciadas entre el poder y los importadores para reducir los precios de los productos de primera necesidad, dada la vertiginosa caída de la Gurda que ha perdido una veintena de puntos en un año (84 Gurdas por dólar).
Se suceden también las reuniones con otros actores de la sociedad, con portavoces que comprometen tanto al presidente como al primer ministro Jean Henry Ceant.
Imprevisible situación
En varios barrios de Delmas, algunos destacamentos de bomberos extinguieron el domingo el fuego de neumáticos incendiados a guisa de barricadas, en Delmas 31 y en Delmas 40B, por ejemplo, mientras que los vecinos confiesan sus temores a desplazarse.
En varios sectores se observa por el momento una calma precaria mientras que la gente intentaba realizar compras en los mercados públicos o en algunos supermercados abiertos, especialmente en Petionville (al este).
Algunos manifestantes comenzaron a juntarse a mediodía en el Carrefour del aeropuerto, sobre la ruta periférica de Delmas que se ha convertido en el lugar de citas de las manifestaciones antigubernamentales. Hay allí un tramo sobreelevado construido con fondos de la ayuda venezolana Petrocaribe del que se pide rendición de cuentas a causa de presuntas malversaciones.
Como se registrara un muerto y un herido de bala, el 9 de febrero en Port-au-Prince, no parece ser diferente la situación en las demás ciudades de provincia. En estos días se han producido violentos incidentes que han enlutado a las Gonaïves (norte) y a Mirebalais (Este).
Las reivindicaciones enarboladas por los manifestantes o por los vecinos agrupados alrededor de las barricadas se refieren a la reducción del costo de vida y a la satisfacción de las necesidades básicas, especialmente la alimentación.
“Tenemos hambre, no podemos más, Jovenel debe irse para que podamos respirar” declaró a AlterPresse y a AlterRadio un joven padre de familia en una barricada en Delmas 75, en el mediodía del 9 de febrero.
Port au Prince, 10/02/2019
Haïti-Crise : Volatilité, incertitude et silence
Par Gotson Pierre
La situation demeure volatile et incertaine en Haïti au quatrième jour, ce dimanche 10 février 2019, d’un mouvement majeur de manifestations et de blocages, à travers le pays, contre le président Jovenel Moïse, contre la détérioration accélérée des conditions de vie et la corruption.
Alors que le pouvoir paraît complètement absent, les activités étaient extrêmement timides, dimanche, en première partie de la journée et des groupes de protestataires tentaient encore d’installer des barricades sur plusieurs artères à Port-au-Prince, selon des informations recueillies par AlterPresse.
Aucune voix autorisée ne s’est toujours adressée à la population sur des initiatives ou décisions, qui seraient prises au cœur d’une crise qui semble s’aggraver progressivement.
Vague et reflux ?
Les dirigeants, penseraient-ils pouvoir remonter la pente, et parvenir à rétablir le calme après la tempête ? Assimileraient-ils l’apparente explosion sociale à une grosse vague et attendraient-ils patiemment le moment du reflux ?
Le temps jouerait-il en leur faveur, au moment où une partie de l’opposition, jugée modérée, serait en voie de se radicaliser ? Croiraient-ils, comme lors de précédentes poussées, à la manipulation de la population par des acteurs politiques ou économiques ayant des intérêts inavoués.
Durant le week-end, il était impossible pour AlterPresse et AlterRadio de rejoindre des responsables du gouvernement et certains porte-parole n’ont pas souhaité s’exprimer.
Le dialogue sur le brasier ?
Dans un communiqué, le Core Group (composé de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne et du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains) appelle au dialogue.
«Le changement doit se faire par les urnes, et non par la violence», souligne le Core Group.
Quelle sortie de crise en perspective ? Moïse et son entourage, espèreraient-ils qu’avec l’usure les choses s’arrangeraient naturellement ?
Envisagerait-on un éventuel après-Jovenel Moïse, avec qui des responsables de l’opposition ne souhaitent plus, disent-ils, dialoguer, ce dernier n’inspirant pas confiance ?
On ne connait toujours pas les résultats des négociations, annoncées le 7 février 2019 par le pouvoir, avec des importateurs, pour pouvoir réduire les prix des biens de première nécessité, suite à la chute vertigineuse de la gourde, qui a perdu une vingtaine de points en un an (84.00 ourdes pour 1 dollar américain aujourd’hui).
Des rencontres se multiplient également avec d’autres actrices et acteurs de la société, des pourparlers qui engagent aussi bien le président que le premier ministre Jean Henry Céant.
Situation imprévisible
Dans plusieurs quartiers de Delmas, des détachements de pompiers ont éteint, dimanche, des pneus usagés enflammés en guise de barricades, entre autres, à Delmas 31 et Delmas 40 B, tandis que des riveraines et riverains ont exprimé de sérieuses craintes à se déplacer.
Un calme précaire a été observé dans plusieurs secteurs, au moment où des acheteuses et acheteurs tentaient de s’approvisionner dans certains marchés publics ou quelques supermarchés ouverts, notamment à Pétionville (périphérie est).
Des manifestantes et manifestants ont commencé à se rassembler en milieu de journée au Carrefour de l’aéroport (sur la route périphérique de Delmas), devenu le lieu de rendez-vous des marches anti-gouvernementales. Il y a là un tronçon surélevé, réalisé avec des fonds d’aide vénézuelienne PetroCaribe, dont le gaspillage présumé a suscité un vaste mouvement de demande de reddition de comptes.
Comme à Port-au-Prince, où un mort et un blessé par balle ont été enregistrés le 9 février 2019, la situation ne semble pas différente dans plusieurs villes de province. Ces derniers jours, des incidents violents ont endeuillé notamment les Gonaïves (Nord) et Mirebalais (Plateau central).
Les revendications, mises en avant par les manifestantes et manifestants ou des riveraines et riverains, regroupés autour des barricades, concernent la baisse du coût de la vie et la satisfaction des besoins de base, notamment l’alimentation.
« Nous avons faim, nous n’en pouvons plus, Jovenel doit partir pour nous permettre de souffler », a déclaré à AlterPresse et AlterRadio un jeune père de famille, interrogé, en fin d’après-midi du samedi 9 février 2019, près d’une barricade à l’intersection de Delmas 75.
Les mêmes revendications ont été reprises, par la suite, par des habitantes et habitants de plusieurs quartiers dans la zone métropolitaine sur les antennes d’AlterRadio. Des auditeur\auditrices de plusieurs départements géographiques ont exprimé leur ras-le-bol.
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