Haití: el gobierno habla de 300 muertos y cuestiona el negocio detrás de la ayuda internacional

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En contexto: a contramano de las cifras que dan los grandes cadenas de comunicación, diversas ONG´S y agencias de noticias europeas y estadounidenses que elevan la cifra de decesos a más de 800 como consecuencia del huracán Matthew, el dato que maneja el gobierno provisorio de Haití informa que la cantidad de fallecidos hasta el momento es menor a la mitad de esa cifra. Desde Puerto Príncipe, el ministro del interior François Anick Joseph sostuvo que aumentar las cifras de la catástrofe permite a organismos internacionales financiarse con el negocio humanitario cuyo antecedente más cercano es el controvertido rol que ejerció la consabida intervención internacional luego del devastador terremoto que sufrió Haití en 2010. 

Matthew : Privert veut donner à Haïti le leadership de la reconstruction contrairement à 2010

Déjà, beaucoup de promesses d’aide après les dégâts de l’ouragan Matthew sur le pays. Le président provisoire ne les refuse pas. Cependant, Jocelerme Privert, contrairement à 2010 après le séisme, entend orienter l’aide de la communauté internationale dans un autre sens. Dans une interview exclusive accordée au Nouvelliste vendredi au Palais national, il a clairement fait savoir que le pays n’a besoin ni de bouteilles d’eau ni de sacs de riz, mais d’infrastructures pour réaliser, lui­même, ces produits de base.

Si un pays ou une organisation veulent aider Haïti dans le contexte post­Matthew, qu’il participe dans la reconstruction de ses infrastructures. Jocelerme Privert est formel sur ce point. Pas question pour lui de répéter les mêmes erreurs dans la gestion de l’aide internationale comme ce fut le cas en 2010. Selon le chef de l’État, le pays n’a pas réellement besoin de bouteilles d’eau, mais d’une aide pour la construction des systèmes d’eau potable. « Ne nous apportez pas du riz, mais aidez­nous à améliorer les canaux d’irrigation pour la production du riz », a­t­il dit dans cette interview accordée au Nouvelliste comme un message non codé à la communauté internationale

Cependant, a­t­il nuancé, si un pays ou une organisation veulent distribuer de l’eau et de la nourriture aux sinistrés, il leur dira bienvenue et merci. « Ce qui nous intéresse, c’est d’abord éviter qu’il y ait de la famine dans le pays après trois mois à cause des plantations détruites », a­t­il dit.

« Les ressources du Trésor public vont être utilisées pour réhabiliter les infrastructures détruites. Il y a deux choix : donner de la nourriture pour permettre à des particuliers de faire de l’argent ou utiliser l’argent de l’État pour reconstruire. Nous avons fait le deuxième choix », a tranché le chef de l’État avec autorité.

«Un bateau du gouvernement vénézuélien arrivera mardi matin à Port­auPrince avec 50 tonnes de tôles, 450 tonnes d’équipements de travaux publics, 10 tonnes de carburant, 6 tonnes de couvertures et de matelas», a annoncé le président. Il a souligné que les gouvernements américain, français, canadien, colombien, entre autres, ont promis de l’aide à Haïti.

Désolé le « Blanc », il n’y aura pas de déclaration d’état d’urgence pour le moment

« Oui, nous sommes dans l’urgence. Oui, nous avons des réponses urgentes à apporter, a reconnu le président Privert. Est­ce que la seule façon d’y faire face, c’est de déclarer l’état d’urgence ? Nous avons déclaré l’état d’urgence en 2010 après le tremblement de terre… Le Palais, la Primature et tous les ministères ne sont toujours pas reconstruits. Les quelques constructions démarrées avec les fonds du PetroCaribe sont interrompues. Donc, l’état d’urgence n’a pas permis la reconstruction du pays », a déduit le président.

« Moi, je dis, maximisons sous contrainte », a répondu Jocelerme Privert à ceux qui réclament une déclaration d’état d’urgence. « Respectons les procédures et les règles. Faisons ce que nous pouvons faire avec nos propres moyens. S’il y a la nécessité pour un appel d’offres, on le fera. S’il n’est pas nécessaire, on ne le fera pas. D’ailleurs, la loi sur la passation de marché permet, en cas de catastrophe naturelle, d’utiliser des procédures célères sans même recourir à la déclaration de l’état d’urgence », a expliqué l’ex­sénateur des Nippes.

En revanche, le chef de l’État n’a pas totalement écarté la possibilité de déclarer l’état d’urgence à l’avenir, si la situation l’exige. « On n’en est pas encore là », a­t­il dit.

Jocelerme Privet a fait appel à la solidarité de tous les partenaires nationaux et internationaux. «Cependant, a­t­il dit, les ressources externes au Trésor public seront utilisées en respectant les règles et les procédures tracées par la loi.» «Le ministre de la Planification et de la Coopération externe a déjà rencontré toutes les organisations non gouvernementales nationales et internationales», a indiqué le président.

La reconstruction, la priorité de Privert en réponse aux dégâts de Matthew

« Nous avons deux actions urgentes après l’ouragan Matthew. Il y a, d’abord, la réponse à donner à la situation d’urgence aux victimes immédiates. Ensuite, simultanément, il y a la réponse en matière de réhabilitation des infrastructures détruites », a déclaré le président Privert. Le locataire du Palais national se félicite de la reprise de la circulation des véhicules sur le pont La Digue emporté par les eaux, le déblaiement des routes conduisant aux Cayes, à Jérémie et dans les Nippes. « Nous agissons sur la réhabilitation des infrastructures routières et sur l’aide urgente à apporter aux victimes », a­t­il dit, soulignant que l’eau, de la nourriture et des médicaments commencent déjà à arriver à Jérémie.

Une autre priorité de l’équipe au pouvoir, c’est la réhabilitation des infrastructures scolaires endommagées ou détruites par l’ouragan. Selon Jocelerne Privert, le gouvernement fait actuellement l’évaluation du nombre d’écoles détruites avant de passer dans la phase de réaménagement. La guerre des chiffres sur le nombre de morts

Jusqu’à vendredi, le gouvernement faisait état de 288 morts enregistrés dans tout le pays après Matthew alors que certains médias étrangers parlent de plus de 840 décès. Pour parler de cette guerre des chiffres, Jocelerme Privert s’est référé au nombre de morts évoqué après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. « Cela dépend de l’intérêt de l’acteur. N’oublions pas que, lorsque vous avez une catastrophe, c’est l’occasion pour beaucoup de gens de promettre de l’aide. Mais quel type d’aide, quel est l’intérêt de l’aide ? », s’est questionné le chef de l’État.

« Avons­nous l’intérêt comme État de dire que nous avons 10 000 morts afin de trouver plus d’aide ? Ou bien devrions­nous dire la réalité ? Grossir les chiffres a un intérêt économique. Mais nous, notre intérêt, c’est de satisfaire les attentes de la population », a avancé le chef de l’État, soulignant que ce n’est pas l’aide de la communauté internationale qui va reconstruire les ponts et routes détruits par le mauvais temps.

Pour Privert, gonfler les chiffres après une catastrophe naturelle fait l’affaire d’un secteur. Mais, a­t­il dit, pour le pouvoir, c’est la réponse à apporter à la population des victimes qui compte.

Le Nouvelliste


Le gouvernement dénonce le business humanitaire

Les bilans pullulent après le passage de l’ouragan Matthew. Jusqu’à vendredi soir, le gouvernement indiquait 288 morts. Un bilan assez inférieur à ceux diffusés en boucle par les agences de presse internationales, citant des ONG et des élus. Des chiffres que réprouve le ministre de l’Intérieur qui dénonce des individus qui veulent gonfler les chiffres pour faire fructifier le business de l’humanitaire. Le gouvernement, déterminé à contrôler l’aide humanitaire, a commencé à acheminer les premières aides aux victimes vendredi.

Les autorités continuent de compter les morts et d’évaluer les dégâts causés par le violent ouragan. 288, c’est le nombre de personnes tuées par l’ouragan Matthew en Haïti, selon le dernier bilan officiel présenté par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales vendredi soir. Un bilan bien inférieur à ceux diffusés par les agences de presse internationales. Selon l’agence Reuters, le nombre des décédés serait de plus de 800 personnes. Le correspondant de Reuters en Haïti, Guyler C. Delva, ancien secrétaire d’Etat à la Communication de Martelly, confie au Nouvelliste avoir compilé les témoignages des maires, des délégués et autres autorités locales pour présenter son bilan. Des chiffres que rejette le ministre de l’Intérieur. « Je ne sais pas où ils ont trouvé ces chiffres. Les catastrophes 1 8/10/2016 Bilan: 288 morts, le gouvernement dénonce le business humanitaire naturelles étant utilisées comme opportunité d’affaires, il y a effectivement des gens qui ont intérêt à gonfler les chiffres. Ils veulent montrer que la situation est plus grave pour faire augmenter les fonds», a déclaré François Anick Joseph.

« Ça m’étonne qu’ils ne soient pas déjà à 1000 morts, a poursuivi le ministre. Ils ne vont pas tarder à nous dire que 100 mille personnes ont perdu la vie dans cet ouragan. Ce qui leur permettra de glaner 100 milliards de dollars, qui sait? », a indiqué le ministre, visiblement très remonté contre des individus qui, selon lui, veulent profiter de la catastrophe pour faire fortune. «Nous ne voulons pas négliger l’ampleur de la catastrophe mais « n ap alète, nou p ap alame ». Nous allons continuer à publier progressivement les bilans. D’ailleurs, on ne peut cacher des cadavres, y ap santi nan nen nou, », a soutenu Francois Anick Joseph.

Il est 10 heures dans la cour du Centre d’opération d’urgence nationale. Quatre camions remplis de vivres se préparent à mettre le cap sur la ville des Cayes. Le ministre de l’Intérieur, François Anick Joseph, en personne, coordonne le déplacement de ce premier convoi de quatre camions destiné aux victimes de la catastrophe Matthew. Le gouvernement commence à acheminer l’assistance aux nombreuses victimes, qui s’impatientent dans les abris provisoires.

«Nous organisons déjà des convois par voie terrestre, par mer et par air qui transportent de la nourriture, de l’eau et des médicaments pour les zones sinistrées, a confié le ministre de l’Intérieur à l’Agence France Presse. Ce matin, deux hélicoptères de l’armée américaine qui ont été mis à notre disposition ont transporté 50 tonnes d’eau, de nourriture et de médicaments dans le département de la Grand’Anse ».

Tous les moyens de transport sont utilisés par le gouvernement pour acheminer l’aide. «Ce soir encore un bateau va partir toujours en direction de la Grande Anse et particulièrement de la localité de Dame Marie avec 9 containers de ces mêmes articles. C’est sans doute l’arrondissement le plus touché et il n’y a aucune possibilité d’y faire atterrir un hélicoptère. Donc on s’organise et on fait de notre mieux pour venir en aide à la population sinistrée».

Dans le sillage de l’expérience catastrophique de 2010, le gouvernement se montre déterminé à contrôler l’aide. « Mais on est très strict sur ce point: ce pays est dirigé par un gouvernement. Si ces organisations ne reconnaissent pas le gouvernement, qu’elles ne viennent pas du tout. Sur le terrain, c’est la Protection civile qui coordonne tout, a martelé le ministre, qui ne mâche pas ses mots. On ne va pas transformer cet État en un véritable bordel. Ça ne va pas arriver. On en a fait l’expérience en 2010, on a appris de nos erreurs. On agira en gens responsables ». Enfin une bonne nouvelle, la communication a été rétablie avec la Grand’Anse vendredi soir. Une information confirmée par le directeur général de la Conatel, Jean­Marie Altéma.

Le Nouvelliste


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