Haití: más de una docena de organización de DDHH critican al presidente por “gobernar por decreto”

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Haïti-Politique : Plus d’une douzaine d’organisations de droits humains mettent en garde Martelly contre toute volonté de diriger par décret

Des organisations haïtiennes de promotion et de défense des droits humains mettent en garde le président Joseph Michel Martelly contre toute intention de diriger le pays par décret, dans une note publiée le 3 novembre 2014 et transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Manifestant publiquement leur refus systématique de voir l’exécutif diriger le pays par décret, ces organisations invitent tous les secteurs de la société, sans distinction, à s’exprimer contre « cette néo-dictature » et à s’organiser, par tous les moyens démocratiques, pour faire échec à « ce projet macabre ».

Au cours des entretiens avec des journalistes français en Europe à l’émission Internationales de Radio France internationale (Rfi), de TV5 monde et du quotidien Le Monde, Martelly a exprimé sa volonté de procéder à la convocation des élections après le dysfonctionnement du sénat, le deuxième lundi du mois de janvier 2015.

A cette date (lundi 12 janvier 2015), le sénat sera privé d’un second tiers, soit 20 sénateurs sur 30.

Divers secteurs politiques craignent aussi que l’exécutif profite de cette situation de dysfonctionnement du parlement pour diriger le pays par décret.

Cette tentative de l’exécutif « de préparer les esprits à l’inacceptable est une manœuvre attentatoire aux acquis démocratiques et devient de plus en plus inquiétante », jugent ces organisations de droits humains.

La possibilité, mise en avant par Martelly de diriger le pays par décret, pourrait contribuer à affaiblir son pouvoir et à créer une possible situation d’ingouvernabilité, ont averti diverses personnalités.

Ces organisations de droits humains appellent l’exécutif à laisser de côté cette ambition dictatoriale, à prendre, de préférence, le chemin de la démocratie, à faire preuve de sagesse et à se montrer à la hauteur de ses responsabilités, surtout en ce qui concerne la réalisation des élections, en retard depuis trois ans (depuis 2011).

« Ce n’est pas parce que l’exécutif a échoué dans sa mission fondamentale et constitutionnelle (…) qu’il pourrait s’arroger le droit de diriger la République par décret », exhortent-elles, indiquant qu’il revient à ce pouvoir de s’assurer que le parlement est opérationnel.

La non-réalisation des élections, en janvier 2015, prouvera que l’exécutif n’a pas rempli sa mission constitutionnelle, laquelle consiste à fournir des résultats et à respecter le contenu de son mandat, estiment-elles.

L’exécutif s’est contenté de nommer des agents exécutifs intérimaires, dont plusieurs d’entre eux sont en contravention avec la loi, rappellent ces organisations de droits humains, dont la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh), la commission épiscopale catholique romaine Justice et paix (Jilap), le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh) et le Groupe d’intervention en droits humains (Gidh).

AlterPress

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