Dictaminan realizar nuevo juicio al dictador Duvalier por crímenes de lesa humanidad
La Corte de Apelaciones de Haití falló hoy a favor de la realización de un nuevo juicio contra el exdictador de ese país Jean Claude Duvalier por crímenes de lesa humanidad.
Esta decisión revirtió un dictamen del juez de primera instancia Jean Carves, que a finales de enero de 2012 descartó enjuiciar al extirano por esas violaciones, declaradas como prescriptas, e indicó que iría a los tribunales solo por corrupción y desvío de fondos.
Ante la presencia del representante del Ministerio Público Florence Mathieu, los jueces Jean Joseph Lebrun, Junior Durin Duret y Marie Josline Casimir pronunciaron el nuevo veredicto.
Durante la fase de instrucción, Duret deberá escuchar los testimonios de todos los acusadores de Duvalier que no emitieron sus criterios en el primer juicio.
También, dicha entidad estableció que los crímenes de lesa humanidad no prescriben.
La Corte de Apelaciones celebró en febrero, marzo y abril pasados varias audiencias en las cuales emergieron testimonios de víctimas de la dictadura del régimen de Duvalier (1971-1986).
El extirano se presentó solamente a una de las convocatorias, el 28 de febrero, y a la siguiente, el 7 de marzo, sus abogados afirmaron que estaba hospitalizado.
En una sala repleta de opositores y partidarios, el llamado Baby Doc negó ante la justicia las acusaciones en su contra y justificó las acciones desde el poder.
Al sucesor en el poder de su padre, el también déspota Francois Duvalier, se le atribuyen otros delitos como la asociación con delincuentes y malversación de entre 300 y 800 millones de dólares.
Diversas fuentes estiman que durante las dictaduras duvalieristas fueron asesinados de 20 mil a 30 mil civiles haitianos, principalmente a manos de unas fuerzas paramilitares, todavía existentes de forma no oficial, llamadas Ton Ton Macoutes.
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Haïti-Justice : La cour d’appel reconnait la nécessité de juger Jean Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité
La cour d’appel de Port-au-Prince casse l’ordonnance du juge Carvès Jean rejetant les poursuites contre l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, pour crimes contre l’humanité.
Ce verdict a été rendu ce jeudi 20 février par les Juges Jean Joseph Lebrun, président de la troisième circonscription de Port-au-Prince de la cour d’appel de Port-au-Prince, Durin Duret et Marie Josline Casimir, juges en audience ordinaire, en présence Florence Mathieu, représentante du ministère public.
La cour ordonne, conformément aux dispositions de l’article 19 de la loi du 26 juillet 1979 sur l’appel pénal un supplément d’instruction, et désigne pour ce faire le juge Durin Duret Junior de la cour d’appel de Port-au-Prince.
Le juge Duret aura ainsi à instruire une nouvelle fois l’affaire en auditionnant tous les plaignants qui n’ont pas été entendus.
La cour déclare irrecevable les plaintes de certains plaignants comme, Alix Fils Amé, Adrienne Gilbert, Marie Nicole Guillaume, Albert Larochelle et Vitale Auguste, pour n’avoir pas été interjetées dans le délai légal.
Elle exige en même temps l’identification de tous ceux entrant dans la rubrique de consorts, la précision de la situation les inculpés décédés, l’audition à titre de témoins de tous les citoyens cités par les plaignants à l’occasion de leur déposition devant la cour, l’accomplissement de tous actes d’instruction nécessaires, notamment l’identification d’autres témoins éventuels au cours de la nouvelle information.
Accusé de graves violations des droits humains, notamment de meurtres et d’actes de torture à l’encontre d’opposants politiques, ainsi que de corruption, l’ex-dictateur Jean Claude Duvalier est l’objet de poursuites pour crimes économiques et crimes contre l’humanité, depuis son retour en Haïti, le 16 janvier 2011, après un exil de 25 ans en France.
Par ce verdict de la cour d’appel, les actes reprochés contre Jean Claude Duvalier constituent des crimes contre l’humanité et sont de par leur caractère, imprescriptibles, rappellent les juges.
« De sérieux indices relatifs à la participation indirecte et à la responsabilité pénale de l’inculpé Jean Claude Duvalier sont évidents, pour s’être abstenu de prendre les mesures nécessaires et raisonnables, afin d’empêcher la commission des crimes et prendre les mesures raisonnables de punir les auteurs », avance le juge Jean Joseph Lubrun.
Satisfaite de cette décision, la responsable du Collectif contre l’impunité, Danielle Magloire, croit que « ce verdict va aider à réformer le système judiciaire. La cour a montré qu’elle n’ignorait pas les 29 ans de la dictature, ce que le juge Carvès Jean ignorait ».
Alix Fils Aimé, l’une des victimes de la dictature, croit que la jeunesse doit être en alerte. « Il ne s’agit pas de ma petite personne et de ce que j’ai souffert. Tout simplement les jeunes Haïtiens doivent être vigilants sur ce dossier pour que plus jamais, il n’y ait de dictature dans le pays ».
Robert Duval, autre victime de la dictature, estime que « c’est un grand pas franchi, puisqu’ils vont appeler tous les acolytes de Jean Claude Duvalier qui vont pouvoir être trainés devant la justice ».
« C’est une victoire historique pour un pays dans lequel les riches et les puissants ont toujours été au-dessus de la loi. Si Jean-Claude Duvalier venait à être jugé pour crimes contre l’humanité, ce serait le procès le plus important de l’histoire d’Haïti », affirme pour sa part Reed Brody, conseiller juridique auprès de Human Rights Watch.
Toutefois les avocats de Jean Claude Duvalier ont annoncé qu’ils porteront l’affaire devant la cour de cassation, qui rend des décisions sans appel possible, pour récuser définitivement la décision de la cour d’appel.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article16030#.UwcTRmJ5Ml8